Un engouement immédiat et massif dès son lancement, c'est ce qu'a connu le statut d'auto-entrepreneur. Pensé au départ pour promouvoir la création d'entreprise en France, le statut d'auto-entrepreneur avait aussi pour but de permettre à des personnes sans emploi de retrouver un début d'activité. On pense par exemple aux femmes au foyer ou aux chômeurs de longue durée.
Cependant, le statut d'auto-entrepreneur n'a pas tardé à faire les frais de son succès fulgurant. Dans certains corps de métiers, les auto-entrepreneurs ont tout simplement cassé le marché. Et sans penser à mal : il se trouve juste que certains auto-entrepreneurs ne pensent pas à répercuter sur leurs tarifs les charges qu'ils vont payer, ou n'ont aucune idée des prix habituels pratiqués sur leur marché. Ce qui a conduit certaines entreprises à l'abus numéro 2...
Etant donné le coût que représente pour une entreprise sa masse salariale, le statut d'auto-entrepreneur a sonné comme une bonne aubaine pour certaines d'entre elles. Pour diminuer leurs charges, et pouvoir ainsi diminuer aussi leurs prix ou augmenter leurs marges, certaines entreprises n'ont pas hésité à imposer à leurs salariés de se mettre en indépendants sous le régime d'auto-entrepreneurs.
Résultat : au lieu de payer presque 50% de charges sociales sur le coût d'un salarié, le coût tombe à seulement 25% pour un indépendant, et les entreprises se sont retrouvées à payer uniquement ce qui leur était facturé. Une aubaine pour l'entreprise, une catastrophe pour l'ex-salarié, en termes de protection sociale par exemple, mais aussi d'assurance face au chômage ou de perte de tous les éventuels bénéfices procurés par l'entreprise (chèques-restaurant, mutuelle d'entreprise, CE, etc.).
On se souviendra notamment de l'exemple d'Acadomia, entreprise proposant des services de soutien scolaire à domicile, épinglée par un contrôle de l'URSSAF Paris Île-de-France. Aucun des professeurs n'étaient employé par l'entreprise, ils étaient en réalité tous obligés à se déclarer indépendants... mais une clause de non-concurrence leur interdisait toutefois de proposer leurs services directement aux particuliers avec qui ils travaillaient. Si ce n'est pas de l'emploi déguisé !
Au final, le statut d'auto-entrepreneur aura fait couler beaucoup d'encre... Et malgré le fait qu'il émane d'une intention louable, de plus en plus de gens le remettent en question et s'interrogent sur son bien-fondé. Affaire à suivre... Le gouvernement Hollande est en effet en train de tenter de réformer ce statut particulier.
Si malgré tout vous envisagez de lancer votre activité comme auto-entrepreneur, consultez notre guide pour savoir pour qui est fait le statut d'auto-entrepreneur.